Emploi en Algérie : l’État réaffirme son engagement social et modernise sa politique du travail

Emploi en Algérie : l’État réaffirme son engagement social et modernise sa politique du travail

Une première conférence nationale pour évaluer l’emploi et l’allocation chômage

Omar M.
Omar M. 08 Dec 2025

La première Conférence nationale sur l’emploi et l’évaluation de la gestion de l’allocation chômage s’est ouverte lundi à Alger, sous la présidence du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Pr Abdelhak Saihi.
Cet événement, qui réunit plusieurs membres du gouvernement ainsi que les principaux partenaires socio-économiques, marque une étape stratégique dans l'analyse et l’amélioration des politiques publiques liées au marché du travail.

La conférence a également vu la participation du ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, du ministre de l’Industrie, de la ministre du Commerce intérieur, du ministre de la Communication, de la ministre de la Formation professionnelle, ainsi que du ministre-wali d’Alger. Les organisations syndicales et patronales, dont l’UGTA, le CREA et la CGEA, étaient également représentées.

Vers un marché du travail moderne et organisé

Dans son allocution, le ministre Saihi a insisté sur la portée nationale de cette rencontre, estimant qu’elle constitue une étape déterminante pour moderniser le marché du travail algérien face aux mutations économiques mondiales.

Il a rappelé que la priorité donnée à l’emploi s’inscrit dans la politique du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui considère l’insertion professionnelle comme un pilier du développement national et un garant de la stabilité sociale.

Réformes structurantes et nouvelles opportunités pour les jeunes

Le ministre a détaillé les différentes réformes engagées par l’État :

  • élimination du travail précaire ;

  • nouvelle loi sur l’investissement ;

  • création du statut d’auto-entrepreneur ;

  • lancement d’un ministère dédié à l’économie de la connaissance et aux start-up.

Selon Saihi, ces initiatives traduisent une volonté politique forte de soutenir la jeunesse, d’élargir les opportunités et de créer un environnement plus flexible et réactif.

Face aux défis technologiques, démographiques et environnementaux, il appelle à des politiques d’emploi innovantes et ajustées aux nouvelles réalités : digitalisation, économie verte, télétravail, émergence de nouveaux métiers et lutte contre le travail informel.

Emploi des jeunes : numérisation, formation et orientation

Le ministre a également mis en avant la modernisation des agences de l’emploi, notamment grâce à la numérisation des services de médiation, une meilleure transparence des offres et une orientation efficace des demandeurs d’emploi.

Dans le domaine de la formation professionnelle, il a souligné l’importance de l’harmonisation entre programmes d’enseignement et besoins du marché, notamment dans les métiers d’avenir :

  • économie numérique,

  • énergies renouvelables,

  • nouvelles technologies.

Allocation chômage : plus de 420 milliards de dinars mobilisés

Saihi a rappelé que l’allocation chômage constitue un mécanisme social essentiel, permettant d’accompagner les jeunes durant leur recherche d’emploi.

L’État a mobilisé plus de 420 milliards de dinars pour ce dispositif, ainsi qu’une enveloppe supplémentaire pour accompagner la hausse récente de l’allocation, passée de 15 000 DA à 18 000 DA.

Ce soutien financier s’inscrit dans la vision de l’État : garantir qu’aucun jeune ne soit laissé sans accompagnement.

Transparence, équité et responsabilité dans le recrutement

Le ministre a réaffirmé l’obligation pour toutes les entreprises de déclarer leurs offres d’emploi exclusivement auprès du service public, conformément à la loi 04-19.
Cette mesure vise à garantir l’égalité des chances, lutter contre les pratiques informelles et promouvoir la justice sociale.

Des recommandations structurantes pour une nouvelle feuille de route

La conférence s’est conclue par une série d’ateliers thématiques et de présentations techniques. Les participants ont formulé plusieurs recommandations visant à :

  • renforcer l’efficacité du système d’emploi,

  • moderniser les dispositifs de médiation,

  • améliorer la protection sociale,

  • adapter les politiques publiques aux exigences de la Nouvelle Algérie.

Ces propositions permettront d’élaborer une nouvelle feuille de route pour un marché du travail plus inclusif, plus moderne et mieux structuré.