Importation de pièces détachées automobile en Algérie

Importation de pièces détachées automobile en Algérie : enjeux et évolutions

Le ministre du Commerce extérieur révèle que l’Algérie a importé pour 1,611 milliard de dollars de pièces de rechange en 2025 — hausse historique, encadrement plus strict et enjeux pour l’industrie locale.

Fodil H.
Fodil H. 26 Oct 2025

Le ministre du Commerce extérieur, Kamel Rezig, a dévoilé des chiffres qui posent question : en 2025, l’Algérie a importé pour 1,611 milliard de dollars de pièces de rechange pour véhicules. Ces données, transmises dans une réponse écrite à un député, montrent une montée en puissance forte du secteur, tant en valeur qu’en nombre d’opérateurs autorisés.

Sur l’année 2025, 2 369 entreprises ont reçu des autorisations d’importation. Le ministère a délivré 1 372 domiciliations bancaires au premier semestre (806 millions $) pour 1 129 opérateurs ; un montant équivalent a été engagé au second semestre, réparti entre 1 240 entreprises. Le secteur des pièces pour deux-roues représente aussi une part croissante : 96 entreprises ont obtenu financements pour 17,7 millions $.

Une tendance sur quatre ans

L’évolution est nette :

  • 2022 : 872 entreprises - 657,21 M$

  • 2023 : 1 304 entreprises - 1,587 Md$

  • 2024 : 1 357 entreprises - 1,2 Md$

  • 2025 : 2 369 entreprises - 1,611 Md$
    Ces chiffres traduisent une demande forte, mais aussi des moteurs structurels : vieillissement du parc automobile, besoins de maintenance, et marché informel anciennement important.

Encadrement et contrôles : réponse de l’État

Face à ces flux, le ministère a renforcé le contrôle des opérations : coordination avec les Douanes, le Commerce intérieur et les banques (ABEF) pour vérifier la correspondance entre domiciliations bancaires et entrée effective des marchandises. Des sanctions administratives ont été appliquées à des opérateurs ne respectant pas les règles de domiciliation ou les clauses d’exécution des contrats. L’objectif affiché : assainir le circuit, sécuriser les approvisionnements et prévenir la spéculation.

Enjeux économiques et industriels

La dépendance aux importations de pièces pèse sur la balance commerciale et sur la disponibilité des pièces essentielles. Pour certains acteurs, la solution passe par une relance de la production locale (via un cahier des charges, incitations industrielles et partenariats (ALGEX, industry players)) afin d’améliorer le contenu local et réduire la facture d’importation. Les autorités évoquent des mesures d’accompagnement pour garantir qualité et traçabilité.

Que retenir pour les professionnels et les consommateurs ?

  • Les importations ont atteint un niveau record en 2025, nécessitant vigilance et transparence. Les opérateurs doivent se conformer strictement aux domiciliations bancaires et aux clauses contractuelles sous peine de sanctions.

  • À moyen terme, une montée en capacité locale (fabrication, assemblage, qualité) reste la clé pour réduire la vulnérabilité du marché et stabiliser les prix.

L’annonce de Kamel Rezig met en lumière un secteur stratégique et en pleine mutation. La hausse des importations pose des défis de gouvernance et d’industrialisation : l’État a choisi la voie du contrôle renforcé et de l’accompagnement pour transformer la dépendance en opportunité industrielle.