Suzuki en Algérie : vers la réactivation de l’usine automobile de Saïda

Suzuki en Algérie : vers la réactivation de l’usine automobile de Saïda

Après des années d’arrêt et un transfert de propriété, l’usine Suzuki de Saïda est en passe d’être relancée dans le cadre d’une stratégie nationale industrielle visant intégration locale, emplois et transfert de technologie.

Omar M.
Omar M. 12 Dec 2025

L’Algérie franchit une nouvelle étape dans la relance de son industrie automobile : le projet de réactivation de l’usine Suzuki à Saïda est officiellement en cours de préparation, avec des négociations en cours entre le groupe public Madar et le constructeur japonais Suzuki pour définir les conditions du retour de la marque sur le marché local.

Un actif public stratégique remis sur les rails

Le site de Saïda, anciennement dédié à une unité de montage de véhicules Suzuki, avait été à l’arrêt suite à des difficultés juridiques et financières. Il a désormais été confisqué par décision de justice et transféré à la holding publique Madar, qui coordonne la relance industrielle.

Les procédures juridiques liées à ce transfert sont en voie d’achèvement et les discussions avec Suzuki sont avancées pour établir un cadre contractuel clair permettant de lancer la production de véhicules et, au-delà, de bâtir une chaîne industrielle locale durable.

Objectifs stratégiques du projet

La réactivation de l’usine Suzuki ne se limite pas au simple montage de véhicules. Le gouvernement veut faire de ce site un modèle d’industrie mécanique intégrée :

  • Accroître le taux d’intégration locale, en développant des fournisseurs et des sous-traitants nationaux.

  • Transfert de technologie et montée en compétences des salariés algériens, avec formation technique.

  • Création d’emplois durables, notamment dans la production de pièces de rechange et l’ingénierie automobile.

  • Valorisation des actifs industriels saisis : plutôt que de laisser les infrastructures à l’abandon, elles servent aujourd’hui de leviers de croissance dans une filière mécanique nationale renouvelée.

Un cadre industriel repensé

La nouvelle stratégie du secteur automobile exige des opérateurs qu’ils s’inscrivent dans une logique industrielle durable, avec des réseaux de sous-traitants avant le démarrage de la production et un taux d’intégration locale significatif. Cela marque une rupture avec les anciens modèles limités à l’assemblage SKD (semi-knocked down), où les pièces étaient importées sans réelle chaîne locale.

Le retour de Suzuki s’inscrit dans une politique plus large de relance des capacités industrielles récupérées, avec un parallèle au projet de réactivation de l’usine Kia à Batna, piloté par le groupe public SNS à travers sa filiale Fondal.