Le plus long pont ferroviaire d’Afrique en Algérie

Le plus long pont ferroviaire d’Afrique en Algérie

Un viaduc colossal de plus de 4 km, élément clé de la nouvelle ligne ferroviaire minière Béchar–Tindouf–Gara Djebilet, destiné à dynamiser le secteur minier et la logistique nationale.

Omar M.
Omar M. 19 Nov 2025

L’Algérie poursuit sa transformation infrastructurelle avec un projet d’envergure rarement atteint sur le continent : la construction du plus long pont ferroviaire d’Afrique, un ouvrage de 4,1 kilomètres érigé au-dessus de l’oued Dawra, dans le cadre de la future ligne minière Béchar–Tindouf–Gara Djebilet.

Un gigantesque chantier ferroviaire

Le viaduc, supervisé par l’ANESRIF, s’intègre dans un projet plus vaste : une ligne ferroviaire de près de 950 km destinée à relier la région minière de Gara Djebilet aux infrastructures nationales. Le pont repose sur plus de 1 400 appuis, utilise plus de 1 100 éléments préfabriqués en béton armé et a été conçu pour résister aux conditions extrêmes du désert : chaleurs intenses, amplitude thermique élevée et sable abrasif.

Les ingénieurs ont dû adapter les matériaux et les techniques, notamment en utilisant un béton spécial, capable de supporter des charges lourdes et des conditions climatiques difficiles. Ce type d’infrastructure ferroviaire exige une précision extrême en matière d’alignement, de stabilité et d’absorption des vibrations liées au transport du minerai.

Un levier stratégique pour la mine de Gara Djebilet

Gara Djebilet est l’un des plus grands gisements de fer non exploités au monde. Situé dans le sud-ouest algérien, il représente une opportunité majeure pour le pays de diversifier son économie, historiquement centrée sur les hydrocarbures.

Ce pont et la ligne ferroviaire à laquelle il appartient, constitue un maillon essentiel pour rendre ce gisement rentable. Le transport ferroviaire permettra de déplacer des millions de tonnes de minerai vers les régions industrielles du nord ou vers les ports d’exportation.

Un investissement orienté vers la diversification économique

Depuis plusieurs années, l’État algérien accélère la mise en place d’infrastructures lourdes dans les secteurs stratégiques non hydrocarbures : mines, logistique, transport, agriculture et industrie. La priorité est claire : créer de nouvelles sources de revenus durables.

La construction de ce pont s’inscrit dans :

  • la stratégie nationale de valorisation des ressources minières,

  • l’intégration logistique du sud algérien,

  • la relance industrielle,

  • la modernisation des réseaux ferroviaires,

  • la préparation à l’export minier à grande échelle.

Un impact à long terme

Une fois opérationnelle, la ligne minière pourrait :

  • réduire le coût du transport du minerai,

  • favoriser la création de zones industrielles spécialisées,

  • améliorer l’exportation vers l’Afrique et l’Europe,

  • créer des milliers d’emplois directs et indirects,

  • dynamiser les wilayas du sud-ouest.

Ce pont ferroviaire est donc bien plus qu’un simple ouvrage d’ingénierie : c’est un pilier structurant de la stratégie économique algérienne à long terme.