Jusqu’à 100 000 DA pour les femmes au foyer : l’État algérien parie sur l’entrepreneuriat féminin local

Jusqu’à 100 000 DA pour les femmes au foyer : l’État algérien parie sur l’entrepreneuriat féminin local

L’Algérie investit dans ses femmes : un décret pour soutenir les projets artisanaux et productifs féminins.

Omar M.
Omar M. 19 Jun 2025

Une nouvelle ère s’ouvre pour l’autonomisation économique des femmes en Algérie. Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme finalise un décret exécutif inédit pour soutenir les femmes au foyer à travers une aide directe allant jusqu’à 100 000 DA. Plus qu’un simple soutien financier, il s’agit d’un projet d’inclusion économique, de justice sociale et de valorisation des savoir-faire féminins.

#Une aide non remboursable pour des projets locaux

Contrairement à un prêt ou microcrédit, cette subvention directe de 80 000 à 100 000 DA permettra aux femmes de lancer un microprojet grâce à l’acquisition de matériel et d’équipement essentiels. L’aide est octroyée par les directions de l’action sociale des wilayas, selon des critères bien définis.

#Qui peut en bénéficier ?

Pour être éligibles, les candidates doivent :

  • Être âgées d’au moins 19 ans

  • Être sans revenu stable

  • Être responsables d’un foyer ou cheffes de famille

  • Posséder des compétences artisanales, agricoles ou professionnelles

Les inscriptions se feront soit directement en wilaya, soit prochainement via une plateforme numérique dédiée, simplifiant ainsi les démarches administratives.

#Des secteurs enracinés dans le patrimoine local

Les projets financés doivent s’inscrire dans des activités à fort potentiel local, telles que :

  • L’artisanat : couture, tissage, broderie, pâtisserie, fabrication de pâtes

  • Les métiers traditionnels : cuir, bois, verre

  • L’agroalimentaire et para-agricole : séchage de fruits, extraction d’huiles, élevage

Ce choix vise à valoriser le patrimoine immatériel régional tout en créant des projets économiquement viables.

#Vers une vraie commercialisation

Pour rompre l’isolement économique des femmes, l’État prévoit de structurer les circuits de vente via :

  • Des accords avec des hôtels, chambres d’artisanat

  • Des foires saisonnières (Ramadan, fêtes religieuses)

  • Des salons nationaux et internationaux

Une visibilité accrue pour une production longtemps restée dans l’ombre.

#Transparence et accompagnement renforcé

Deux niveaux de contrôle sont prévus :

  • Des commissions de wilaya, présidées par les directeurs de l’action sociale

  • Des comités de proximité qui mènent des enquêtes sociales et visites terrain

Ce double encadrement vise à garantir équité, transparence et efficacité.

#Former pour faire réussir

Parce que le financement ne suffit pas, le ministère annonce des partenariats avec :

  • L’ANGEM

  • Le ministère de l’Économie de la connaissance

  • Le ministère du Tourisme

Les bénéficiaires recevront des formations en gestion de projet, marketing, vente digitale, exportation, etc. Des campagnes de sensibilisation, notamment en zone rurale, viendront renforcer cette dynamique.

#Une politique sociale porteuse de dignité

Ce programme s’inscrit dans une vision présidentielle claire : faire de la femme un acteur du développement local, tout en respectant ses attaches sociales et culturelles. Il ne s’agit pas de charité, mais de reconnaissance du rôle économique majeur que ces femmes peuvent jouer dans la relance du pays.

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