L’Algérie a approuvé un projet de budget triennal (2026-2028) prévoyant un déficit d’environ 40 milliards de dollars, soit près de 12,4 % du PIB, selon le ministère des Finances. Cette décision intervient malgré un plan de dépenses record visant à accélérer la croissance et soutenir l’économie nationale.
Selon les autorités, le budget s’appuie sur un baril de pétrole estimé à 60 $, tout en tablant sur un prix plus optimiste de 70 $ dans les projections. Paradoxalement, même avec cette base prudente, le déficit reste élevé, ce qui reflète une forte dépendance aux hydrocarbures et un besoin de diversifier davantage les recettes.
Le Fonds monétaire international (FMI), dans sa consultation Article IV, met en garde contre ces vulnérabilités : la mission appelle à un ajustement budgétaire urgent, à des réformes structurelles et à une plus grande flexibilité du taux de change pour réduire les risques macroéconomiques.
D’un autre côté, la Banque mondiale souligne que l’Algérie affiche une croissance non-hydrocarbure solide, mais que pour assurer cette trajectoire à long terme, il faut améliorer la productivité dans des secteurs à forte valeur ajoutée.
Pourquoi c’est crucial :
Ce déficit triennal montre la double stratégie du gouvernement : stimuler l’économie par la dépense publique tout en assumant un risque fiscal élevé.
Le pari repose sur la croissance des secteurs non-pétroliers, mais le chemin est semé d’incertitudes : prix des hydrocarbures, pression sur la dette, et capabilité des réformes structurelles.
Le succès de cette stratégie dépendra largement de l’implémentation des recommandations du FMI et de la capacité de l’Algérie à diversifier ses revenus.