L’Algérie s’apprête à enterrer l’ère du cash dans le système judiciaire. À compter du 18 janvier 2026, le paiement en espèces des frais de justice, qu’il s’agisse de l’ouverture d’un dossier, d’un appel, d’une expertise ou d’une demande, sera officiellement interdit. Cette décision, validée par l’Union Nationale des Ordres des Avocats (UNOA), prévoit que tous les règlements se fassent via terminaux de paiement électronique (TPE) : cartes bancaires, cartes postales ou tout autre moyen électronique accepté.
Pourquoi ce changement ?
L’objectif principal est de moderniser le système judiciaire en le rapprochant des standards internationaux de transparence et de traçabilité. En supprimant les paiements en liquide, l’État entend réduire les risques de corruption, garantir la traçabilité des transactions et faciliter l’archivage des actes. En parallèle, l’UNOA demande aux avocats de s’inscrire sur une plateforme numérique du ministère de la Justice, ce qui simplifiera le dépôt des requêtes et la gestion des dossiers.
Vers une justice digitalisée
La réforme s’inscrit dans le cadre plus large de la transition numérique que le pays amorce depuis quelques années. Déjà, des secteurs tels que l’immobilier, l’automobile ou les assurances ont vu l’interdiction des paiements en espèces pour des transactions importantes.
En 2026, l’élargissement de l’application DZMobPay à 15 banques offrira un canal de paiement électronique accessible, ce qui rend l’obligation de paiement via TPE plus praticable pour les justiciables et les professionnels du droit.
Ce que cela change pour le justiciable
Fin des paiements en liquide pour les frais de justice, plus besoin de se déplacer avec des espèces ou chèques.
Paiement plus sécurisé et traçable via carte ou service électronique.
Facilitation des démarches : dépôt en ligne des dossiers, suivi simplifié, réduction des risques d’erreur ou de fraude.
Potentiel gain de temps et meilleure organisation administrative.
La suppression du paiement en espèces dans le secteur de la justice marque un tournant historique vers la digitalisation des services publics en Algérie. Ce choix vise à renforcer la transparence, la traçabilité et la modernisation de l’administration judiciaire. Pour les justiciables comme pour les professionnels du droit, c’est une réforme majeure, à condition qu’elle soit accompagnée d’un effort significatif de bancarisation et d’inclusion numérique.