L’annonce du lancement officiel du projet du câble sous-marin Medusa depuis Alger marque une étape majeure pour l’infrastructure numérique algérienne. Cet investissement d’envergure vise à renforcer la connectivité, préparer la 5G, attirer les data centers et repositionner l’Algérie comme un acteur clé de la « Méditerranée numérique ».
Un projet technique d’ampleur
Le câble Medusa s’étend sur plus de 8 700 km, relie l’Algérie à l’Europe via deux points d’atterrissement principaux (Alger et Collo, wilaya de Skikda) et permettra des capacités d’environ « 20 térabits par seconde par paire de fibres ». Cette nouvelle infrastructure ouvre la voie à des services de cloud computing, à l’expansion de la 5G et à un accès renforcé aux données internationales.
Position stratégique de l’Algérie
Grâce à sa situation géographique (au croisement entre la Méditerranée, l’Afrique du Nord et l’Europe) l’Algérie se donne la possibilité de devenir un « hub numérique ». Le projet Medusa ne renforce pas uniquement la connexion interne, mais place le pays sur une route majeure des données internationales.
Enjeux économiques et d’investissement
Avec cette nouvelle capacité, l’Algérie peut attirer des investissements dans les centres de données, les services numériques, les start-ups tech, et la logistique de données. De plus, la diversification de ses infrastructures télécoms constitue un élément de souveraineté numérique, en réduisant la dépendance à des réseaux externes fragiles.
Géopolitique et souveraineté numérique
Le projet Medusa s’inscrit dans un contexte plus large de rivalités internationales autour des infrastructures critiques : Les États-Unis et la Chine visent l’Afrique du Nord via ces câbles. Pour l’Algérie, l’enjeu est double : capter des gains économiques et technologiques, tout en assurant la sécurité de ses données et de son réseau.
Défis et perspectives
Pour tirer pleinement parti du câble Medusa, plusieurs défis restent à relever :
La mise en service complète du réseau et des raccordements locaux.
Le développement des infrastructures domestiques (data centers, transmission intérieure, formation) pour absorber la capacité.
La sécurisation du réseau, son entretien et la fiabilité face aux risques (sabotage, défaillances sous-marines).
Une gouvernance et régulation efficaces pour exploiter ce nouveau potentiel et éviter qu’il profite uniquement aux acteurs internationaux.
Avec le câble Medusa, l’Algérie s’engage dans une nouvelle ère numérique. Ce n’est plus seulement une question de nombre d’abonnés ou de vitesse grand public, mais de positionnement international, de hub de données et de chaîne de valeur technologique. Si le pays parvient à combiner cette infrastructure avec une stratégie d’écosystème digital solide, l’impact peut être déterminant pour son économie et sa place dans la région.
