E-commerce en Algérie

Le commerce en ligne atteint 1,9 milliard de dollars : quelles opportunités pour les PME locales ?

Selon une estimation conjointe de la CNUCED et des autorités nationales, le e-commerce B2C algérien pèse désormais 262 milliards de dinars (≈ 1,9 Md$) — état des lieux, freins et leviers pour accélérer la transition digitale.

Aymen A.
Aymen A. 27 Sep 2025

#Un cap symbolique


Le marché du commerce électronique en Algérie vient de franchir un palier important : près de 1,9 milliard de dollars d’échanges B2C selon les estimations récentes reprises par les acteurs locaux et la CNUCED. Ce chiffre, équivalant à environ 262 milliards de dinars, illustre une dynamique forte mais encore incomplète de digitalisation des transactions.

#Une croissance soutenue, portée par plusieurs facteurs


La hausse s’explique par la multiplication des acteurs (marketplaces, boutiques sociales, services de livraison), la pénétration mobile et le cadre juridique récent qui structure le secteur depuis l’adoption de la loi sur le commerce électronique. Le nombre d’e-commerçants actifs a été cité dans plusieurs articles (ordre de grandeur : dizaines voire centaines de milliers d’acteurs, selon les sources). Ces tendances ouvrent des opportunités pour les PME locales souhaitant vendre hors frontières.

#Freins persistants : paiements, logistique, confiance


Malgré la croissance, des verrous subsistent : la fragmentation des moyens de paiement (fort usage du cash), faible taux d’équipement en terminaux de paiement chez les petits commerçants, défis logistiques dans les zones rurales et persistance des fraudes/arnaques qui nuisent à la confiance. Les données récentes sur les paiements électroniques montrent une progression rapide (millions d’opérations), mais l’usage demeure inégal.

#Opportunités et leviers d’action

  1. Renforcement des moyens de paiement :
    Faciliter l’accès aux TPE et promouvoir des solutions mobiles/prépayées.

  2. Formation & formalisation :
    Accompagner les e-commerçants (gestion des retours, service client, conformité fiscale).

  3. Infrastructures logistiques :
    Développement des hubs régionaux et normer les services de livraison pour réduire coûts/délais.

  4. Export régional (ZLECAF) :
    Positionner les PME algériennes sur les marchés africains pour capter la demande transfrontalière.

#Que retenir pour un lecteur PME / entrepreneur ?


Le marché est mûr pour l’investissement : la taille (1,9 Md$) reste modeste au regard du potentiel (faible part du PIB), mais la trajectoire est ascendante. Les entreprises qui investissent aujourd’hui dans des parcours clients digitaux, des solutions de paiement robustes et une logistique fiable peuvent capter une part significative du marché intérieur et régional.


Le cap des 1,9 milliard de dollars est plus qu’un chiffre : il matérialise une transformation économique. Pour qu’elle profite à tous, l’écosystème (pouvoirs publics, banques, startups logistiques et commerçants) doit coopérer pour lever les obstacles et construire un marché durable et inclusif.