Le verdict tant attendu dans l’affaire Boualem Sansal est tombé ce jeudi 27 mars 2025. Après plusieurs mois de procédure, le tribunal correctionnel de Dar El Beïda à Alger a rendu sa décision, condamnant l’écrivain franco-algérien à 5 ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars.
Accusé d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage à corps constitué, d’actes susceptibles de nuire à l’économie nationale et de détention de contenus menaçant la sécurité du pays, Boualem Sansal avait vu le parquet initialement requérir une peine de dix ans de prison et une amende d’un million de dinars. Toutefois, après examen des faits et plaidoiries, le tribunal a opté pour une peine plus clémente.
Arrêté le 16 novembre 2024 à l'aéroport d'Alger à son retour de Paris, l'écrivain s'était défendu seul lors du procès, plaidant la liberté d'expression et affirmant que ses propos, tenus lors d'une interview controversée sur le site Frontières, avaient été mal interprétés. Le juge a notamment retenu des messages échangés sur WhatsApp et des déclarations concernant la « marocanité » de certaines zones, interprétés comme une atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie.
Cette affaire, qui avait suscité de vives réactions tant en Algérie qu'en France – où des personnalités politiques et intellectuelles avaient demandé sa libération – intervient dans un contexte de tensions diplomatiques exacerbées par d'autres différends entre les deux pays. Certains observateurs évoquent déjà la possibilité d'une grâce présidentielle, dans le cadre des mesures de clémence traditionnelles, pour apaiser la situation.
Le verdict met un terme à un feuilleton judiciaire qui a débuté en novembre dernier et symbolise la fermeté de la justice algérienne face aux atteintes à l’unité nationale.