Le gouvernement algérien, via le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, a dévoilé le 13 octobre 2025 un dispositif en sept mesures concrètes destinées à juguler la flambée des prix à la consommation, notamment sur les fruits et légumes, et à prévenir les pratiques spéculatives.
Ces mesures sont coordonnées par la ministre Amel Abdelatif, dans le cadre d’une politique économique équilibrée, visant à protéger le pouvoir d’achat tout en soutenant la production locale.
Parmi les mesures opérationnelles les plus importantes :
Contrôle renforcé des chambres froides et entrepôts : coordination avec les services de sécurité pour surveiller les stocks, traquer la rétention de marchandises, et faire respecter les règles anti-spéculation.
Le maintien et l’expansion du dispositif SIRPALAK, un système national de régulation de la distribution pour les produits agricoles de grande consommation.
Autoriser les producteurs agricoles à vendre directement aux consommateurs dans les espaces « Magro », permettant de réduire les intermédiaires et donc les marges de prix.
En préparation d’un nouveau cadre juridique pour la filière fruits/légumes : normes de transparence, création d’espaces commerciaux structurés, et concurrence équitable.
Mise en place d’un système numérique intégré pour suivre en temps réel les prix et la disponibilité des produits, afin de détecter les tensions sur le marché rapidement.
Opération commerciale nationale sur les fournitures scolaires pour soulager les familles : réduction des prix d’environ 40 % dans ce secteur.
Publication régulière des résultats et suivi de l’impact des mesures, avec communication des baisses constatées (comparaison août 2024 vs août 2025) : pommes de terre, tomates, poivrons verts, piments, betteraves.
Les premiers effets se font déjà sentir : par rapport à août 2024, les prix ont baissé d’environ 45 % pour la pomme de terre, 35 % pour la tomate, 7,6 % pour le poivron vert, et de plus de 14 % pour le piment et la betterave. Ces résultats sont encourageants, même si les conditions climatiques, les coûts logistiques et la dépendance aux importations restent des défis majeurs.
Impacts & défis
Pour les consommateurs : meilleure visibilité sur les prix, allègement du coût du panier de la ménagère.
Pour les producteurs : opportunité de vendre directement et de capter une part plus grande de la valeur ; mais pression pour respecter les normes de qualité.
Défis logistiques : nécessité d’un bon fonctionnement des entrepôts, camions frigorifiques, chaîne du froid et infrastructures connectées au numérique.
Risque climatique et saisonnier : les pluies, les périodes de sécheresse ou inondations peuvent perturber les approvisionnements.
Avec ses sept mesures, l’État algérien marque une étape importante dans la lutte contre l’inflation alimentaire. Si les résultats récents donnent des motifs d’espoir, la pérennité de la baisse des prix dépendra de la constance dans la mise en œuvre, d’une transparence accrue et d’un renforcement des capacités logistiques et numériques.