Numérisation des ports algériens : déclaration de marchandises exclusivement via ALCES-APCS

Numérisation des ports algériens : déclaration de marchandises exclusivement via ALCES-APCS

Serport et la Douane interconnectent la plateforme portuaire APCS et le système douanier ALCES : déclarations dématérialisées, traitement accéléré, moins de conteneurs au quai.

Fodil H.
Fodil H. 21 Oct 2025

L’Algérie entre dans une nouvelle ère numérique pour ses ports : le groupe public Serport, en coordination avec la Direction générale des Douanes (DGD) et la Direction générale de la Marine marchande et des Ports, a officialisé la transmission exclusive des déclarations de chargement via la plateforme portuaire APCS, interconnectée au système douanier ALCES. Cette décision (circulaire Serport du 12 octobre) impose aux agents maritimes et opérateurs économiques d’envoyer désormais toutes les déclarations de cargaisons via APCS vers ALCES.

Concrètement, la mesure signifie la fin progressive des échanges papier et la mise en place d’un flux de données automatique entre ports et douanes. Les informations relatives à l’arrivée d’un navire, au chargement/déchargement, et aux titres de transit seront partagées instantanément, ce qui permettra de réduire les manipulations manuelles, d’accélérer le dédouanement et de diminuer le temps de séjour des conteneurs sur les quais.

Quels bénéfices pour les opérateurs et l’économie ?

  • Gain de temps : transmissions automatiques et traitement plus rapide des formalités.

  • Réduction des coûts : moins de frais de stockage et de détention des conteneurs.

  • Transparence : traçabilité renforcée des opérations portuaires et douanières.

  • Compétitivité : meilleurs indices de facilitation du commerce à l’international pour l’Algérie.

Ce qui change, étape par étape

  1. Envoi exclusif des déclarations via APCS : tout agent maritime ou transitaire doit saisir la déclaration de chargement dans APCS ; la plateforme se charge de l’acheminer automatiquement vers ALCES.

  2. Interconnexion APCS ↔ ALCES : échanges de données normés, arrêt des saisies redondantes sur plusieurs systèmes.

  3. Contrôles optimisés : les services de contrôle (douanes, inspection sanitaire, sécurité) auront accès aux données en amont pour préparer les inspections.

  4. Modalités opérationnelles : Serport a envoyé une circulaire aux opérateurs portuaires et terminaux (DP World, BMT, etc.) précisant la date d’application et les obligations.

Risques & défis

  • Formation & montée en compétence : agents portuaires, transitaires et commissionnaires doivent être formés à APCS/ALCES pour éviter des blocages initiaux.

  • Interopérabilité : garantir la fiabilité des échanges entre APCS et ALCES (format, sécurité, disponibilité).

  • Résilience IT : sauvegardes, plans de secours et continuité de service indispensables pour ne pas paralyser le commerce maritime.

  • Adoption progressive : période de transition nécessaire pour résoudre les bugs et ajuster les processus.

En pratique (recommandations pour les opérateurs)

  • S’inscrire et configurer un compte APCS si ce n’est déjà fait ; vérifier l’accès à ALCES via les interfaces dédiées.

  • Mettre à jour les procédures internes (SOP) pour la saisie des manifestes et déclarations.

  • Former les équipes de saisie et prévoir un support IT pour les premiers mois d’exploitation.

  • Maintenir une communication étroite avec Serport et la DGD pour recevoir les dernières instructions et corrections.

L’interconnexion APCS-ALCES marque une étape majeure dans la modernisation portuaire algérienne. Si l’exécution est rigoureuse (formation, robustesse technique et gouvernance) la réforme devrait réduire les délais, abaisser les coûts logistiques et améliorer la compétitivité des exportateurs et importateurs algériens.