L’Algérie franchit une étape majeure dans le développement des usages pacifiques du nucléaire. La visite à Alger de Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), marque un tournant stratégique pour le pays. Reçu par Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, et Mohamed Seddik Ait Mokhtar, ministre de la Santé, le patron mondial du nucléaire a officialisé une coopération élargie entre Alger et l’AIEA autour de quatre chantiers prioritaires.
La santé, fer de lance du nucléaire pacifique
La médecine nucléaire est au cœur de cette coopération. L’objectif : renforcer la prise en charge des patients atteints de cancer à travers le développement de centres spécialisés et de programmes de formation.
Le centre de médecine nucléaire du CHU de Bab El Oued deviendra un centre de référence régional, chargé à la fois du traitement, de la formation et du transfert d’expertise. Ce projet emblématique place l’Algérie en pionnière dans la lutte contre le cancer en Afrique.
L’agriculture et la sécurité alimentaire
Les technologies nucléaires jouent également un rôle croissant dans la protection des cultures, la gestion des sols et la sécurité alimentaire. L’AIEA accompagnera l’Algérie dans l’application de techniques innovantes pour améliorer le rendement agricole tout en préservant les ressources naturelles.
La gestion durable de l’eau
Autre pilier de cette coopération : la sécurisation des ressources hydriques. Grâce aux isotopes stables, la science nucléaire permet de mieux tracer les nappes souterraines et d’optimiser la gestion des ressources en eau, un enjeu vital dans un pays confronté au stress hydrique.
Le développement des énergies renouvelables
Enfin, le nucléaire s’inscrit dans la vision énergétique globale de l’Algérie, qui vise un mix énergétique équilibré entre énergies renouvelables et technologies atomiques propres. L’AIEA s’engage à soutenir le transfert d’expertise et la formation de nouveaux ingénieurs algériens spécialisés.
Une dimension africaine assumée
Les discussions à Alger ont également élargi la portée du partenariat à l’échelle du continent africain. L’Algérie ambitionne de devenir un hub régional du nucléaire pacifique, en formant des experts africains et en diffusant les bonnes pratiques technologiques.
Rafael Grossi a salué « la compétence et la rigueur scientifique » des cadres algériens, réaffirmant la volonté de l’AIEA d’en faire un partenaire clé en Afrique.