L’Algérie réorganise son commerce extérieur : Fin d’Algex et création de nouvelles instances

L’Algérie réorganise son commerce extérieur : Fin d’Algex et création de nouvelles instances

Une réforme structurelle majeure pour moderniser le commerce extérieur et dynamiser l’économie algérienne.

Omar M.
Omar M. 14 Apr 2025

Dans le cadre de son plan pour transformer l’économie algérienne, le président Abdelmadjid Tebboune a récemment annoncé, lors d’une rencontre nationale avec les opérateurs économiques organisée par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) sous le thème « Algérie 2025, l’année du succès économique », une mesure phare : la fin d’Algex, l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur, et la création de deux nouvelles instances dédiées à la régulation des importations et des exportations.

#Dissolution d’Algex et création de nouvelles instances

Créée en 2004, Algex avait pour mission de soutenir le développement des exportations hors hydrocarbures tout en jouant un rôle dans la régulation des importations via la délivrance des licences d’importation. Cependant, dans son discours, le président Tebboune a qualifié cette agence d’« instance du jurassique », rappelant que dans le passé, l’Algérie importait tout en n’exportant que des hydrocarbures et un peu de phosphate. Il a dénoncé le cas choquant de l’exportation des dattes – la célèbre Deglet Nour, vendue en Algérie entre 500 et 800 dinars le kilogramme et exportée à 40 dinars –, qu’il qualifie de « crime contre le peuple algérien ».

Pour répondre aux besoins d’une économie moderne, le président a annoncé la création, avant la fin du mois de mai 2025, de deux instances modernes :

  • L’une chargée de réguler les importations, renforcée par un système de veille pour contrôler l’activité des importations,

  • L’autre dédiée à la régulation des exportations et à l’accompagnement des exportateurs.

#Objectifs économiques et de modernisation

Ces réformes s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance aux importations. Tebboune a rappelé que l’Algérie importait pour 60 milliards de dollars avant le Hirak et que, grâce aux mesures prises, cette facture a été réduite structurellement à 40 milliards de dollars, avec l’ambition de la diminuer encore davantage.
Dans ce contexte, le président a lancé un appel à la mobilisation générale pour atteindre un PIB de 400 milliards de dollars d’ici fin 2027. Il a également évoqué la création prochaine d’un guichet unique pour faciliter l'investissement, rassemblant représentants de ministères et banques pour résoudre les obstacles bureaucratiques et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs.

#Enjeux et perspectives

La suppression d’Algex et l’instauration de nouvelles instances témoignent d’une volonté claire de libéraliser le commerce extérieur en simplifiant les procédures, de soutenir la production nationale et de préserver les réserves de change. Le président Tebboune insiste sur le fait que les exportations doivent être envisagées une fois le marché national satisfait, tout en appelant à une plus grande transparence dans les opérations d’exportation.

Ces réformes, qui couvrent également des aspects liés aux investissements et à la gestion du foncier, devraient permettre à l’Algérie de renforcer sa compétitivité et de se positionner parmi les économies émergentes, tout en diversifiant ses partenariats commerciaux à l’international.

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