Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France viennent de connaître un tournant majeur. L’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour atteinte à l’unité nationale, a bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par Abdelmadjid Tebboune, à la suite d’une demande officielle du président allemand Frank-Walter Steinmeier pour des raisons humanitaires.
Arrêté en novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, Boualem Sansal avait été incarcéré pendant près d’un an. Âgé de 76 ans, l’auteur du Village de l’Allemand va désormais être transféré en Allemagne pour y recevoir des soins médicaux.
Cette décision, saluée à Paris et à Berlin, marque un geste d’apaisement de la part d’Alger après plusieurs mois de brouille diplomatique avec la France. En juillet 2024, les relations entre les deux capitales avaient atteint un point de tension inédit, notamment après l’arrestation d’un agent consulaire algérien à Paris.
Peu après l’annonce officielle, le président français Emmanuel Macron a tenu à remercier son homologue algérien, saluant un acte de « respect et d’humanité ».
« Je prends acte de ce geste d’humanité du président Tebboune et je l’en remercie », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je reste disponible pour échanger avec lui sur l’ensemble des sujets d’intérêt commun. »
Ces propos font écho à ceux de son Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui a souligné « le fruit d’une méthode faite de respect et de calme ». À l’Assemblée nationale, Lecornu a exprimé le « soulagement » du gouvernement français et remercié « toutes celles et ceux qui ont contribué à cette issue positive ».
Du côté allemand, Berlin a confirmé avoir joué un rôle de médiation discrète mais décisive dans cette affaire. La présidence allemande a évoqué une démarche purement humanitaire, visant à permettre à Sansal de bénéficier de soins adaptés.
Pour de nombreux observateurs, cette grâce pourrait marquer le début d’un rapprochement durable entre Alger et Paris, après plus d’un an de tensions. Un signal fort de la volonté des deux pays de relancer le dialogue bilatéral sur des bases plus calmes et plus respectueuses.
Si Boualem Sansal n’a pas encore pris la parole, sa libération est déjà perçue comme un acte symbolique, mêlant diplomatie, littérature et humanité et peut-être, la première pierre d’un nouveau chapitre dans les relations franco-algériennes.