Dans un climat de tensions diplomatiques exacerbées, le mardi 15 avril 2025, la France a annoncé une série de mesures fortes en réponse à l’expulsion de douze fonctionnaires français par les autorités algériennes. Ainsi, Emmanuel Macron a ordonné l’expulsion de douze agents du réseau consulaire et diplomatique algérien sur le sol français et a rappelé pour consultations son ambassadeur à Alger, Stéphane Romatet.
Ces mesures, qualifiées par l’Élysée d'"injustifiées et incompréhensibles", visent à préserver les intérêts de la France en matière de sécurité nationale et de coopération migratoire, tout en dénonçant une violation flagrante des règles élémentaires des procédures diplomatiques. Selon le gouvernement français, cette réaction est la "mesure symétrique" nécessaire face à la décision d’Alger de déclarer persona non grata douze fonctionnaires français, qui devaient quitter le pays sous 48 heures.
Cette escalade intervient dans un contexte particulièrement délicat. Alors qu’un processus de dialogue avait été amorcé, notamment lors de l'appel téléphonique historique entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron le 31 mars 2025, ces mesures viennent compromettre les avancées récentes dans les relations bilatérales. Des sources diplomatiques rapportent que l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien dans le cadre d’une affaire impliquant le blogueur controversé Amir DZ a exacerbé la crise, rendant le climat encore plus tendu.
Du côté algérien, cette décision est perçue comme une atteinte à la souveraineté et aux droits diplomatiques. Les autorités algériennes dénoncent l’utilisation de cet incident comme un instrument de pression politique par la France, tandis que le rappel de l’ambassadeur français est considéré comme une tentative de mettre le feu aux poudres.
Ces expulsions réciproques témoignent d’une rupture de confiance entre les deux capitales, risquant de mener à un gel des relations diplomatiques. Si aucun mécanisme de désescalade n’est rapidement instauré, la crise pourrait avoir des conséquences économiques et politiques importantes, notamment dans des domaines sensibles comme la coopération sécuritaire, migratoire et commerciale.
