Dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre Alger et Bamako, les voix des chefs touaregs de l'extrême Sud se font entendre avec force et clarté. Ammad Mustapha, Amenokal d’Ahaggar et Tamesna, ainsi que Selsali Didi, Amenokal de Tanezrouft, ont vivement dénoncé les agissements du Gouvernement de transition malien, qu'ils accusent d’hostilité envers l’Algérie et de manœuvres visant à détourner l’attention de l’échec de leur projet putschiste.
Ammad Mustapha, moudjahid et figure respectée, a qualifié les accusations maliennes de « tentatives désespérées » pour masquer l’instabilité chronique du Mali depuis le coup d’État. Il a exprimé son soutien total au président Abdelmadjid Tebboune, à l’ANP et aux décisions diplomatiques prises, notamment le rappel des ambassadeurs et la suspension des relations diplomatiques avec certains pays voisins.
De son côté, Selsali Didi a condamné avec fermeté l’attitude de la junte malienne, l’accusant de « jouer avec le feu ». Il a salué la fermeture de l’espace aérien aux dirigeants putschistes et réaffirmé l’engagement inébranlable des Touaregs à défendre l’unité nationale algérienne. Il a également appelé les tribus frontalières à l’union, à la vigilance et à la coopération avec les forces de sécurité.
Enfin, le Forum politique de l’Azawad a rejoint cet élan de solidarité envers l’Algérie, dénonçant l'alliance de la junte avec les mercenaires de Wagner et les violations des droits de l’homme dans les zones minières du nord malien. Pour ses membres, la stabilité de l’Azawad est indissociable de celle de l’Algérie.
Ces prises de position traduisent un rejet ferme des dérives autoritaires au Mali et un soutien résolu à l’intégrité et à la souveraineté algérienne dans une région aussi stratégique que fragile.
