Une nouvelle dynamique bilatérale s’installe entre Alger et Minsk : à l’issue d’une série de rencontres officielles, les autorités algériennes et biélorusses ont décidé de mettre en place des groupes de travail conjoints chargés d’identifier et de piloter des projets industriels prioritaires. L’annonce faite par le ministre algérien de l’Industrie, Yahia Bachir, marque une volonté politique de traduire en actes la coopération économique entre les deux pays.
Sur la table : des secteurs où la Biélorussie possède une expertise reconnue (équipements agricoles, industrie mécanique et maintenance industrielle) et qui correspondent à des besoins algériens pour moderniser les outils de production et renforcer la sécurité alimentaire. Les groupes de travail auront pour mission de recenser les priorités, établir des feuilles de route techniques et assurer le suivi opérationnel des projets.
Du côté biélorusse, la visite du ministre Maxim Ryzhenkov (accompagné d’une délégation ministérielle) témoigne d’une réelle volonté de consolider une présence en Afrique du Nord et d’accélérer les partenariats industriels. Minsk entend développer des relations d’affaires directes avec des entreprises algériennes et multiplier les projets conjoints, y compris via des échanges entre administrations et institutions techniques.
La démarche s’inscrit dans une perspective stratégique plus large pour l’Algérie : diversifier ses partenariats hors des circuits traditionnels, attirer des technologies adaptées et favoriser le transfert de savoir-faire industriel. Elle s’insère aussi dans le calendrier des initiatives bilatérales (commission mixte, échanges parlementaires et agendas économiques) qui cherchent à transformer les accords de principe en investissements concrets.
Mais plusieurs défis restent à relever pour que les promesses se matérialisent : harmonisation des normes et des cadres réglementaires, financement des projets, montage de joint-ventures viables, et capacité des entreprises algériennes à absorber et exploiter les technologies transférées. La réussite dépendra également d’un suivi politique serré et d’une coordination opérationnelle entre ministères, agences et acteurs privés des deux pays.
La création des groupes de travail et les échanges de haut niveau entre Alger et Minsk ouvrent une fenêtre d’opportunités industrielles. Si les deux parties transforment cet élan diplomatique en projets concrets (unités d’assemblage, usines d’équipements agricoles, partenariats de maintenance), l’Algérie pourrait gagner en autonomie industrielle tout en offrant à la Biélorussie un débouché stratégique en Afrique du Nord.