Dans un contexte où le monde entier se tourne vers les énergies renouvelables pour contrer le changement climatique, l’Algérie marque un coup d’éclat diplomatique et économique. Le 23 octobre 2025, lors d’une cérémonie officielle à Alger, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a signé un accord-cadre avec son homologue chinois, Zhang Jianhua, pour le développement conjoint de projets solaires et éoliens d’envergure nationale. Cet engagement, évalué à plus de 2 milliards de dollars, vise à installer 5 gigawatts de capacités renouvelables d’ici 2030, couvrant ainsi 20 % des besoins énergétiques du pays.
Cet accord n’est pas seulement une question de panneaux solaires et d’éoliennes. Il représente un pivot stratégique pour l’Algérie, longtemps dépendante des hydrocarbures qui représentent encore 95 % de ses exportations. "C’est une opportunité unique pour diversifier notre économie et positionner l’Algérie comme leader africain des énergies propres", a déclaré Arkab lors de la signature. Du côté chinois, cet investissement s’inscrit dans la Belt and Road Initiative, renforçant les liens sino-africains et sécurisant l’accès de Pékin à des ressources stratégiques comme le phosphate, essentiel pour les batteries des véhicules électriques.
Les détails techniques sont impressionnants : le partenariat inclut la construction de trois méga-centrales solaires dans le Sahara (à Adrar, Ghardaïa et Tindouf), couplées à des usines de fabrication locale de composants photovoltaïques. Cela générera environ 15 000 emplois directs et indirects, priorisant la main-d’œuvre algérienne via des programmes de formation conjoints. Selon des experts cités par El Watan, ce projet pourrait réduire les émissions de CO2 de l’Algérie de 10 millions de tonnes par an, alignant le pays sur les objectifs de l’Accord de Paris.
Mais au-delà des chiffres, cet accord soulève des enjeux géopolitiques. Alors que l’Europe cherche à diversifier ses approvisionnements énergétiques post-crise ukrainienne, l’Algérie pourrait devenir un hub exportateur d’électricité verte vers le Vieux Continent via des câbles sous-marins en projet. La Chine, de son côté, consolide son influence en Afrique du Nord, face à une concurrence accrue des États-Unis et de l’UE dans le secteur des renouvelables.
Les défis ne manquent pas : bureaucratie locale, instabilité climatique du désert et besoin d’infrastructures de stockage d’énergie. Pourtant ce partenariat, s’il est bien exécuté, pourrait propulser l’Algérie vers un PIB boosté de 5 % d’ici 2028. Reste à voir si cet "eldorado vert" tiendra ses promesses, mais une chose est sûre : Alger et Pékin viennent de redessiner la carte énergétique de la Méditerranée.
En conclusion, cet accord algéro-chinois n’est pas qu’un contrat commercial ; c’est un pari audacieux sur l’avenir. Pour l’Algérie, c’est l’occasion de se réinventer en géant vert, loin des ombres du pétrole. Suivez les avancées de ce projet qui pourrait bien illuminer le continent.