Le Projet de Loi de Finances 2026 introduit une mesure qui fait déjà couler beaucoup d’encre : une nouvelle taxe appliquée aux passages frontaliers entre l’Algérie et la Tunisie.
Jusqu’ici fixée à 500 DA par véhicule, cette taxe sera désormais progressive, pouvant atteindre 25 000 DA pour les véhicules effectuant plusieurs allers-retours dans une même journée.
Un barème inédit
Désormais, le premier passage d’un véhicule « touristique » sera taxé à 1 000 DA, soit le double du tarif actuel. Les montants grimperont selon la fréquence des sorties, jusqu’à 25 000 DA pour quatre passages ou plus dans la même journée.
Les véhicules utilitaires de moins de dix tonnes verront également leur taxe passer de 3 500 à 5 000 DA, une hausse supérieure à 40 %.
Objectif : lutter contre la fraude au carburant
Selon le gouvernement, cette mesure vise à endiguer la contrebande de carburant et les allers-retours répétitifs liés aux écarts de prix entre les deux pays.
L’Algérie, où le carburant est fortement subventionné, fait face à un trafic régulier aux frontières, profitant de cette différence tarifaire.
Une décision aux répercussions économiques et sociales
Mais au-delà du volet fiscal, cette décision risque d’avoir des effets collatéraux sur les voyageurs ordinaires.
Pour de nombreux Algériens, la Tunisie représente une destination pratique pour entretenir leur véhicule ou acheter des pièces détachées à prix abordables, souvent deux à trois fois moins chères qu’en Algérie.
Ainsi, la mesure pourrait pénaliser les ménages modestes plutôt que de résoudre les causes profondes : la flambée des prix locaux et la faiblesse du marché national des pièces automobiles.
Un symbole du durcissement fiscal
Le gouvernement algérien multiplie les mesures de régulation dans le cadre du PLF 2026, cherchant à optimiser les recettes tout en luttant contre la fraude.
Cependant, cette nouvelle taxe frontalière illustre un tournant dans la politique économique : moins de tolérance envers les pratiques d’économie informelle, mais plus de contraintes pour les citoyens.